Bonjour à toutes et tous,
La crise sanitaire que nous vivons met en lumière les défauts de la politique actuelle dans beaucoup de domaines. Cette période exceptionnelle touchant le monde entier, nous pourrions espérer de profonds changements. Je crains que la puissance des lobbies financiers et économiques fasse tout pour que rien ne change. Au contraire, la tentation sera grande de récupérer les profits perdus et conforter la suprématie de l’idéologie néolibérale en dépit des dégâts qu’elle cause sur l’environnement (entre autres).
Quelques anomalies :
► La santé : La crise actuelle a révélé la valeur et le dévouement du personnel soignant. Leurs conditions de travail se dégradent depuis des années avec des réductions de budget récurrentes, avec des Agences Régionales de Santé (créées en 2010) dont le but est de « mieux répondre aux besoins de la population et d’accroitre l’efficacité du système », en langage clair : faire des économies. L’ARS du Grand Est emploie plus de 800 personnes et en pleine crise du Covid19, son Directeur a annoncé son intention de continuer à supprimer des lits d’hôpitaux ! Cette maladresse lui vaudra peut-être une place dans un placard doré ! Dans la pure tradition de la haute fonction publique, l’excès de bureaucratie complique encore plus le fonctionnement de notre système de santé.
► L’industrie : Le manque de masques, de matériel dans les hôpitaux, de certains médicaments et de bien d’autres produits de consommation révèle notre dépendance et les dégâts de la désindustrialisation en vogue depuis plus de trente ans. Je me souviens du discours d’économistes très écoutés : « l’avenir de la France, ce sont les services, l’industrie c’est dépassé ». Nos grandes industries nationales ont été bradées, nous avons perdu des compétences. Nos politiques sont fiers lorsque les capitaux étrangers arrivent dans notre pays, mais à quel prix ? : Des fonds de pension souvent anglo-saxons achètent et exploitent des entreprises et pour plus de rentabilité ils baissent les coûts, les investissements, la recherche et laissent ces entreprises s’écrouler. Alors, réindustrialiser ? : Sans aucun doute mais à condition que cela soit fait d’une façon exemplaire au niveau environnemental, que l’État arrête de réduire les contraintes, de faire disparaitre les enquêtes publiques et de détruire le droit de l’environnement. D’après des déclarations récentes de la Commission européenne, nous ne serons guère soutenus par l’Europe qui persiste dans la voie de l’économie de marché et qui souhaite que les aides apportées par les états pour une reprise après la crise sanitaire n’engendrent pas de « distorsions de concurrence ».
► L’agriculture :
D’abord quelques chiffres : La moitié des fruits et légumes consommés en France est importée ainsi que le tiers des volailles et des produits bio. 800 000 hectares de terres cultivées disparaissent tous les 10 ans, plus de la moitié étant artificialisée. 200 à 300 agriculteurs se suicident chaque année et le tiers des survivants partira à la retraite d’ici 2030.
Nous étions fiers de notre agriculture et de notre gastronomie, de notre alimentation grâce à la variété, à la qualité de nos produits et à notre cuisine traditionnelle. Aujourd’hui, avec les fastfoods (40 milliards de chiffre d’affaires) et la nourriture industrielle, 30% des Français seraient en surpoids et 10% obèses. Chez les moins de 15 ans, 3% étaient en surpoids en 1965, aujourd’hui ils sont 18% dont 3% obèses : on est bien loin du fameux « paradoxe français ».
Au mois d’avril dernier, le Président de la République a donné son avis : « il faut rebâtir une agriculture industrielle et technologique » ; cet homme-là ne connaît sans doute rien à l’agriculture et doit être très courtisé par les puissants lobbies de l’agro-industrie, de la grande distribution, de l’agro-alimentaire et de la FNSEA(1) (n’oublions pas que le précédent Président de ce syndicat estimait que l’exploitant d’une ferme avec moins de 50 vaches ne pouvait pas être considéré comme un agriculteur).
Pour la technologie, c’est à étudier, il y a peut-être des avantages à exploiter. Par contre, pour moi, « industrielle » est un qualificatif incompatible avec « agriculture ».
Je ne suis pas un expert, mais ayant travaillé plusieurs décennies dans l’agriculture, je vous fais part de quelques réflexions personnelles :
Il y aurait encore beaucoup à dire, comme la destruction complète de certains milieux pour produire en quantité des intrants nécessaires à l’agriculture industrielle et à l’alimentation industrielle (soja, huile de palme…) ou encore comme l’hégémonie des grands groupes de semenciers, etc.
Bien à vous.
Sablons, le mercredi 20 mai 2020.
Le Président,
Jean-Claude Girardin
(1) FNSEA : Fondée en 1946, la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles premier syndicat agricole français, rassemble l’ensemble des productions de toutes les régions.
(2) EGalim : La loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable a été promulguée le 1er novembre 2018.
(3) PAC : Politique Agricole Commune
(4) ICPE : Installation Classée pour la Protection de l'Environnement
"Alors, étions-nous préparés à cette crise ?
À l'évidence, pas assez. »
Lors de son allocution du lundi 13/04/2020, Emmanuel Macron a reconnu que la France n'avait pas été "assez préparée" pour faire face à la pandémie du coronavirus. Personnel soignant insuffisant, manque de lits de réanimation, de masques, de tests, de solutions hydroalcooliques, de respirateurs, de médicaments, etc.
Et pourtant, l’éventualité d’une telle pandémie avait été évoquée dès 2005 par la CIA (Central Intelligence Agency ou Agence Centrale de Renseignement en français).
La leçon à tirer de cette crise sanitaire est que son anticipation en aurait limité les conséquences : moins de morts et moindre coût pour la nation.
Alors, mettons à profit les enseignements de cette pandémie et préparons-nous à affronter un éventuel accident à la centrale nucléaire de Saint-Maurice-l’Exil / Saint-Alban-du-Rhône.
En effet, le risque zéro n’existe pas ! Pour mémoire, les accidents suivants nous le rappellent :
Depuis le 9 juillet 2019, le Plan Particulier d’Intervention (PPI) de la centrale nucléaire de Saint-Alban/Saint-Maurice inclut désormais toutes les communes situées dans un rayon de 20 kilomètres autour de la centrale. Il était auparavant limité aux communes situées dans un rayon de 10 kilomètres.
Un accident dans une centrale pourrait avoir pour conséquence le rejet d’iode radioactif dans l’environnement. La prise de comprimés d’iode stable serait alors un moyen efficace de protection de la glande thyroïde.
Avez-vous des comprimés d’iode stable chez vous ?
Si ce n’est pas le cas, pour la sécurité de votre foyer ne tardez pas à les retirer gratuitement dans l’une des pharmacies distributrices en vous munissant d’un simple justificatif de domicile.
Liste des communes concernées par le Plan Particulier d’Intervention (PPI) de la centrale nucléaire de Saint-Maurice-l’Éxil / Saint-Alban-du-Rhône :
ISÈRE : Agnin ; Anjou ; Assieu ; Auberives sur Varèze ; Bellegarde-Poussieu ; Bougé-Chambalud ; Chanas ; Chalon ; Chasse sur Rhône ; Cheyssieu ; Chonas l’Amballan ; Chuzelles ; Clonas sur Varèze ; Cour et Buis ; Estrablin ; Eyzin-Pinet ; Jarcieu ; Jardin ; La Chapelle-de-Surieu ; Les Côtes-d’Arey ; Les Roches de Condrieu ; Le Péage de Roussillon ; Moissieux sur Dolon ; Monsteroux-Milieu ; Montseveroux ; Pact ; Pont Évêque ; Primarette ; Revel-Tourdan ; Reventin-Vaugris ; Roussillon ; Sablons ; Saint-Alban-du-Rhône ; Saint-Clair-du-Rhône ; Saint-Maurice-l’Éxil ; Saint-Prim ; Saint-Romain-de-Surieu ; Saint-Sorlin-de-Vienne ; Salaise-sur-Sanne ; Serpaize ; Seyssuel ; Sonnay ; Vernioz ; Vienne ; Ville-sous-Anjou.
ARDÈCHE : Andance ; Annonay ; Bogy ; Boulieu-lès-Annonay ; Brossainc ; Champagne ; Charnas ; Colombier-le-Cardinal ; Davézieux ; Félines ; Limony ; Peaugres ; Peyraud ; Saint-Clair ; Saint-Cyr ; Saint-Désirat ; Saint-Étienne-de-Valoux ; Saint-Jacques-d’Atticieux ; Saint-Marcel-lès-Annonay ; Savas ; Serrières ; Talencieux ; Thorrenc ; Vernosc-lès-Annonay ; Vinzieux.
DRÔME : Albon ; Andancette ; Anneyron ; Beausemblant ; Épinouze ; Lapeyrouse-Mornay ; Saint-Rambert-d’Albon ; Saint-Sorlin-en-Valloire ; Manthes.
LOIRE : Bessey ; Burdignes ; Bourg-Argental ; Cellieu ; Chagnon ; Châteauneuf ; Chavanay ; Colombier ; Chuyer ; Dargoire ; Doizieux ; Farnay ; Genilac ; Graix ; Lupé ; La Chapelle Villars ; La Grand-Croix ; L’Horme ; La Valla en Gier ; La Versanne ; La Terrasse sur Dorlay ; Le Bessat ; Lorette ; Maclas ; Malleval ; Pélussin ; Pavezin ; Rive de Gier ; Roissey ; Saint-Appolinard ; Saint-Chamond ; Saint-Croix en Jarez ; Saint-Joseph ; Saint-Julien-Molin-Molette ; Saint-Martin la Plaine ; Saint-Michel sur Rhône ; Saint-Paul en Jarez ; Saint-Pierre de Bœuf ; Tartaras ; Tarentaise ; Thélis la Combe ; Véranne ; Vérin.
RHÔNE : Ampuis ; Beauvallon ; Chabanière ; Condrieu ; Échalas ; Givors ; Les Haies ; Loire sur Rhône ; Longes ; Saint-Cyr sur Rhône ; Saint-Romain en Gal ; Saint-Romain en Gier ; Sainte-Colombe ; Trèves ; Tupin et Semons.
Bonjour à toutes et tous,
J’espère que vous vivez le mieux possible cette période de confinement et que ce satané virus vous a épargné.
Notre Assemblée Générale devait se tenir à la fin du mois d’avril. Il est bien difficile de prévoir une nouvelle date, peut-être à l’automne : nous vous tiendrons au courant.
Lorsque nous serons un peu plus libres, nous aurons un premier objectif : avoir des renseignements précis sur ce qui s’est réellement passé lors de l’accident à l’écluse de Sablons. La péniche ne semblant pas être en faute, nous voulons connaître l’éventuelle responsabilité de la Compagnie Nationale du Rhône quant à la gestion de la sécurité et de l’entretien de l’écluse.
Ensuite, nous nous intéresserons aux conséquences de la crise sanitaire actuelle. Le Président de la République a déclaré que « rien ne sera comme avant » : j’espère que la population et les Associations auront leur mot à dire et que nous ne serons pas encore soumis au diktat des économistes orthodoxes et des technocrates comptables. A moins que cela se passe comme « avant » : suite à la crise financière de 2008, tout devait changer et, finalement, à quelques détails près, rien n’a changé.
La mondialisation, la politique néo-libérale et financière ont montré leurs limites. La gestion purement comptable des gouvernements depuis 35 ans a conduit à des milliards d’économie au détriment de notre système de santé et de nos services publics. L’idéologie libérale a détruit notre économie et nous a rendu dépendants d’autres pays dont la Chine.
Je suis persuadé que l’ensemble des lobbies des pétroliers, des transports, des grands groupes de l’agroalimentaire, des multinationales de la chimie, etc. sont en train de peaufiner leurs argumentaires pour pouvoir redémarrer comme avant, et même encore plus fort, car ils voudront rattraper le retard accumulé, car le « Marché » n’est pas content.
Un dernier point : Le confinement décidé dans de nombreux pays a entraîné une baisse de 20 à 30% des émissions de CO2, or le GIEC(1) préconise une diminution de 45% de ces émissions pour limiter la hausse des températures sur notre terre à 1,5°C à l’horizon 2030-2050 : cela montre l’ampleur des dispositions qu’il faudrait prendre pour atteindre cet objectif. À noter que sur Sablons, de décembre à aujourd’hui, nous subissons un déficit énorme de pluviométrie et une température moyenne supérieure d’au moins 2°C aux normales.
Je vous invite à nous faire part de vos réflexions ou propositions par l’intermédiaire de notre blog ou sur notre boîte email (sauvons-notre-futur@orange.fr).
Bon courage et portez-vous bien.
Sablons, le lundi 4 mai 2020.
Le Président de Sauvons Notre Futur,
Jean-Claude Girardin
(1) : Le GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) est une organisation qui a été mise en place en 1988, à la demande du G7 (groupe des 7 pays les plus riches : USA, Japon, Allemagne, France, Grande Bretagne, Canada, Italie).
Communiqué de presse N° 10 de la préfecture de l’Isère.
Actualisation : le 4 mars 2020 à 19h00
L’opération de retrait de la timonerie, couchée sur le pont du bateau depuis l’accident et qui obstruait de ce fait l’accès aux cuves 7 et 8, s’est déroulée selon le schéma élaboré. Cette opération, ainsi que la dépose des tuyauteries présentes sur le pont de la péniche, réalisée dans les jours écoulés, étaient un préalable à la conduite de l’opération de dépotage du chlorure de vinyle, contenu dans 8 cuves et représentant environ 2 200 tonnes de produit.
Le coffrage des dômes de certaines cuves et le retrait du gazoil ont par ailleurs été menés à terme ces derniers jours, permettant ainsi le début des opérations de dépotage en tant que telles.
Le dépotage des cuves n°1 à n°6 a commencé ce mercredi 4 mars 2020 à 13h00, et devrait se poursuivre sans interruption dans les jours à venir. Cette opération sera longue mais ne présente pas de difficulté technique. Le périmètre de sécurité de 400 mètres autour de la péniche est maintenu.
À l’issue, la seconde phase concernant les cuves 7 et 8 pourra à son tour être menée. La tuyauterie permettant l’accès à ces cuves ayant été en partie endommagée par le poids de la timonerie, il n’est pas possible d’engager la procédure de dépotage dans les mêmes délais que pour les autres cuves. D’autres analyses sont en cours afin de modéliser les modalités de cette intervention.
À la demande du préfet de l’Isère, des prélèvements sont effectués régulièrement afin d’évaluer l’impact éventuel de cet accident sur la qualité de l’air. Ces mesures ont été effectuées, à intervalles réguliers, au sud-est et au nord-ouest de la zone d’intervention et continuent de l’être, notamment à la limite du périmètre de sécurité.
À ce stade, l’analyse de ces mesures permet d’écarter tout risque pour la population. De plus, les opérations de colmatage des fuites, réalisées dans les jours qui ont suivi l’accident, ont permis de réduire de manière significative les concentrations en chlorure de vinyle sur les sites de mesure à proximité du bateau.
Pour plus d’informations, vous pouvez retrouver le détail des mesures prises par ATMO sur https://www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/actualite/incident-de-la-peniche-sablons-les-premiers-resultats-des-analyses-de-la-qualite-de-lair
Pour mémoire, la navigation fluviale reste interrompue pour une durée indéterminée.
Pour consulter les communiqués de la préfecture de l’Isère concernant cet accident : cliquez ici
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