Une fuite de tritium a été détectée à la centrale nucléaire du Tricastin. EDF l’a révélée ce mardi 21 décembre 2021 après avoir déclaré quelques jours plus tôt, le 15 décembre, à l’autorité de sûreté nucléaire un « événement significatif pour l’environnement ».
Produit radioactif, le tritium, qui peut être aussi d’origine naturelle, est rejeté et recueilli dans les effluents après la production d’électricité dans les réacteurs nucléaires. Or, l’exploitant s’est rendu compte qu’à la centrale du Tricastin, une cuve a été trop remplie et a donc débordé le 25 novembre. Conséquence : « 900 litres d’effluents », dont du tritium, ont fui pour se retrouver dans « une zone de collecte des eaux fluviales », avant d’atteindre, plusieurs jours plus tard, « les eaux souterraines de la nappe géotechnique interne ».
Des contrôles « quotidiens » ont indiqué qu’un pic de « l’activité en tritium » a atteint, le 12 décembre, pas moins de 28 900 becquerels par litre, unité qui mesure la radioactivité, en sachant que l’organisation mondiale de la santé fixe le seuil critique à 10 000 Bq/l lorsque du tritium se retrouve dans de l’eau potable, ce qui n’est pas le cas ici. EDF précise que les valeurs relevées sont « aujourd’hui en baisse », étant désormais « autour de 11 000 Bq/l ».
EDF assure qu’il n’y a aucune « conséquence sanitaire » de cette fuite. Les eaux souterraines, où le tritium s’est incidemment écoulé, « sont séparées de la nappe phréatique » et « ne peuvent en aucun cas se mélanger », précise l’exploitant, selon qui il n’y a alors pas d’inquiétude à avoir sur la consommation d’eau potable, ni sur « les besoins agricoles ou d’élevage ».
Ce n’est pas la première fois qu’une fuite de tritium est observée à la centrale du Tricastin. Cela avait été notamment le cas en novembre 2019, suite à une fuite sur la tuyauterie d’un réservoir d’effluents, mais aussi en juillet 2013.
Source : Le Dauphiné Libéré du 21/12/2021