La CRIIRAD(1) possède cinq balises de surveillance de la radioactivité atmosphérique (Le Péage-de-Roussillon, Romans, Valence, Montélimar et Avignon) et une balise pour la radioactivité aquatique (Avignon).
Résultat des contrôles de ce matin : aucune contamination directe sur les 6 balises. Bien entendu la surveillance continue.
Qu'en est-il des mesures officielles ?
Nous n'en savons rien. Les pays possèdent des stations de mesures, mais les chiffres sur la contamination de l'air ne sont pas accessibles.
De plus, un réseau de stations de mesures (une soixantaine) a été mis en place sur toute la planète par l'OTICE (Organisation du Traité d'Interdiction Complète des Essais nucléaires) destiné à contrôler qu'aucun essai nucléaire souterrain n'est effectué en violation des dispositions du traité. La CRIIRAD a essayé d'obtenir, sans succès, des résultats de mesure. Suite à l'accident de Fukushima, ces résultats pouvaient transiter par l'AIEA(2) et l'OMS(3), mais ni l'une ni l'autre ne les ont rendus publics.
Suite à ce Black-out international, la CRIIRAD déclare : "Depuis plus de dix jours, la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi rejette des produits radioactifs dans l'atmosphère : ces rejets ne sont ni maîtrisés ni quantifiés. Dans le même temps des stations de mesures réparties sur l'ensemble de notre planète enregistrent les niveaux de radioactivité de l'air et suivent pas à pas l'évolution de la radioactivité dans l'espace et dans le temps… mais veillent jalousement à ce que ces données restent secrètes.
Cette situation est choquante en temps normal, totalement inacceptable en situation d'urgence radiologique. Et d'autant plus inacceptable que ce réseau est financé par l'argent public !"
Cela signifie que les informations officielles que nous recevons passent par le filtre des responsables politiques et nous savons que les nôtres veulent d'abord et à tout prix rassurer la population (au risque de dire n'importe quoi, et c'est déjà arrivé, non?).
En conséquence, la CRIIRAD lance l'appel suivant : "La publication des données du réseau CTBTO (l'OTICE en Français) ainsi que des installations nucléaires nord-américaines nous auraient renseignés précisément sur les niveaux de contamination de l'air et nous auraient permis d'évaluer de façon fiable les niveaux de risque bien avant que les masses d'air contaminé n'arrivent sur l'Europe.
La CRIIRAD lance un appel international, invitant citoyens, associations, scientifiques, élus… de tous pays à se mobiliser à ses côtés afin d'exiger que les résultats relatifs à la contamination radioactive de l'air, obtenus grâce à l'argent public, soient mis à la disposition du public ET SERVENT A SA PROTECTION."
La position de Sauvons Notre Futur est claire : nous comprenons et soutenons avec vigueur cet appel.
Nous terminerons sur une note optimiste :
Tchernobyl, c'était il y a 25 ans. Or la période du Césium 137 est de 30 ans (temps au bout duquel l'activité est divisée par deux) : donc plus que 5 ans, ce n'est pas une bonne nouvelle ça !!!
(1) CRIIRAD : Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité
(2) AIEA : Agence Internationale de l'Energie Atomique
(3) OMS : Organisation Mondiale de la Santé