LES FAITS :
L'Australie possède un stock de plus de 15 000 tonnes d'hexachlorobenzène (HCB) produit dans les années 60 à 95. L'entreprise ORICA, responsable de ce stock, a déjà essayé de l'envoyer en Allemagne, puis au Danemark pour le traiter (sans succès). ORICA tente maintenant sa chance en France pour l'incinérer chez Tredi à Salaise-sur-Sanne (Isère).
LE PRODUIT :
L'hexachlorobenzène fut utilisé dans les années 70 comme fongicide, pesticide, plastifiant pour la fabrication de PVC entre autres. C'est un produit classé cancérogène avéré pour les animaux et probable pour l'homme (Il fait partie des cancérogènes du groupe 2B du Centre International de Recherche sur le Cancer). Il est classé "très toxique" pour les organismes aquatiques avec des effets néfastes à long terme. L'HCB est interdit en Europe depuis 1981 et au niveau mondial par la Convention de Stockholm depuis 2001. La circulation de ce Polluant Organique Persistant (POP) est réglementée par la Convention de Bâle : son exportation est interdite "sauf circonstances exceptionnelles".
NOS REMARQUES :
- Sous la pression de l'opinion publique et des ONG, l'incinération ne se pratique pas en Australie : trop polluante ! Il existe donc des pays dans lesquels la voix du peuple est entendue, c'est beaucoup moins évident, à notre grand regret, en europe et en France. Malgré les progrès réalisés par Tredi depuis le traitement des "déchets d'Abidjan", des dysfonctionnements sont toujours possibles. Des dépassements des normes dans les rejets gazeux et aqueux existent toujours aujourd'hui. Même si les normes étaient respectées, elles fixent des concentrations ou des quantités maximales de polluants rejetés : il y a de toute façon pollution. L'incinération ne détruit qu'une partie des déchets, le reste se retrouve sous forme de mâchefers qui viennent "enrichir" nos sols dans les centres de stockage.
- Il existe d'autres moyens que l'incinération pratiquée par Tredi pour traiter ce produit. ORICA avait le temps et les moyens pour les mettre en place. L'Australie est un grand pays au moins aussi développé que la France, nous ne sommes pas face à un pays comme la Côte d'Ivoire qui ne pouvait se charger de traiter des déchets hautement toxiques. Une dérogation à la Convention de Bâle ne se justifie pas.
- Le risque zéro n'existe pas, le produit devra traverser la moitié de la terre en bateau pour joindre Le Havre, puis traverser la France pour arriver à Salaise-sur-Sanne. Un accident est toujours possible malgré toutes les précautions que l'on peut prendre.
- Tredi jouxte le projet d'extension de la ZIP Sablons/Salaise-sur-Sanne. Classé GPRA (Grand Projet Rhône-Alpes), ce projet se veut exemplaire et même une référence sur le plan environnemental. Si le site est connu comme étant le point de chute des déchets toxiques du monde, son image ne peut qu'être gravement compromise au niveau national, voire international : que d'efforts anéantis par une décision malheureuse !
Forts de toutes ses remarques, nous refusons l'arrivée dès l'automne prochain d'un premier envoi de 132 tonnes de HCB, présenté comme un test de faisabilité. ORICA a d'ores et déjà mis en ligne un film ventant les avantages de l'opération et considérant comme acquise la collaboration avec Tredi.
Pour consulter le Communiqué de presse de Tredi du 26 mai 2014
Nous demandons à tous les élus qui nous représentent au niveau local, départemental et régional de se mobiliser face à l'Etat pour qu'il n'accorde pas les autorisations nécessaires pour la réalisation de ce projet néfaste.